Newsletter : XML, JSON, YAML et Markdown – quel format choisir ?
Dans le monde du développement et de la configuration, plusieurs formats de données se côtoient. Chacun a ses spécificités.
XML, JSON et YAML servent principalement à stocker et échanger des données structurées, tandis que Markdown est un langage de balisage léger adapté à la documentation. Nous allons passer en revue XML, JSON, YAML et Markdown, leurs atouts et limites, avec des exemples de syntaxe, des cas d’usage et un tableau comparatif pour vous aider à choisir le bon format selon vos besoins.
Qu’est-ce que XML ?
XML (Extensible Markup Language) est un langage de balisage texte standardisé, né à la fin des années 1990. Sa syntaxe utilise des balises <...> pour encadrer les données. Comme l’explique le site AWS d’amazon, XML « permet de définir et stocker des données de manière partageable » et facilite l’échange d’information entre systèmes (web, bases de données, applications tierces) grâce à des règles pré-définies. Par exemple, pour décrire un produit :
<produit>
<nom>T-Shirt</nom>
<prix>20.00</prix>
<tailles>
<taille>S</taille>
<taille>M</taille>
<taille>L</taille>
</tailles>
</produit>
Avantages : XML est très structuré et extensible. On peut définir des schémas (XSD) ou DTD pour valider les données. Il supporte les attributs, les espaces de noms (namespaces) et les types complexes (dates, binaire, etc.). Par exemple, le protocole SOAP pour les services web encapsule les requêtes/réponses dans des documents XML. De nombreuses applications existantes (publi-rédaction, bureautique, systèmes industriels) s’appuient sur XML pour configurer ou échanger des données.
Inconvénients : XML est verbeux (beaucoup de balises) et peut être lourd à lire ou écrire manuellement. Il ne supporte pas les commentaires comme JSON (oui, les commentaires HTML
<!-- ... -->sont possibles, mais inutilisables dans un flux de données JSON). Le format exige souvent un parseur XML dédié. Sa syntaxe est rigide : toute balise doit être correctement fermée.
Cas d’usage : XML est privilégié dans les environnements d’entreprise ou legacy, où la validation de données est critique. Par exemple, les fichiers de configuration de certains serveurs, les documents techniques (DocBook, DITA), ou encore les flux SOAP/XML pour web services. XML est à la base de milliers d’applications, des traitements de texte à la configuration d’applications complexes.
Qu’est-ce que JSON ?
JSON (JavaScript Object Notation) est un format léger de sérialisation de données, né dans les années 2000. C’est un format texte basé sur la syntaxe des objets JavaScript. Selon le blog officiel de Stack Overflow, « JSON est un format lisible par l’humain pour stocker et transmettre des données. Il a été initialement développé pour JavaScript, mais peut être utilisé dans n’importe quel langage et est très populaire pour les applications web ». Un même exemple de produit en JSON :
{
"nom": "T-Shirt",
"prix": 20.00,
"tailles": ["S", "M", "L"]
}
Avantages : JSON est très compact et facile à lire/écrire pour les développeurs. Il ne comporte pas de balises inutiles, ce qui réduit la taille du fichier et accélère la transmission. Les structures de données sont composées de paires clé-valeur, de listes (
array) et d’objets. Le format est indépendant de tout langage de programmation et bénéficie d’une intégration native en JavaScript (même en lecture/écriture viaJSON.parse/JSON.stringify). JSON est devenu le format de facto pour les APIs web et les échanges client-serveur. Par exemple, AWS note que JSON est largement utilisé dans la communication distribuée, les applications web, les fichiers de configuration et les APIs.Inconvénients : JSON ne supporte pas nativement les commentaires (il n’existe pas de syntaxe de commentaire standard). Il supporte un nombre limité de types de données : chaînes, nombres, booléens,
null, tableaux et objets. Pas de typage Date/Time ou binaire sans convention propre. Enfin, il ne prend pas en charge les fonctionnalités avancées de XML comme les namespaces ou les schémas complexes (JSON Schema est un standard séparé).
Cas d’usage : JSON est souvent utilisé partout où l’on échange des données simples. C’est la norme dans les API REST, les applications JavaScript/Web, ou les fichiers de config modernes (par exemple package.json en Node.js). Il est parfait quand on a besoin de performance et de simplicité. Comme le souligne AWS, JSON permet des fichiers plus petits et des transferts plus rapides par rapport à XML. Il est également plus convivial pour les développeurs web, en particulier en JavaScript, car il se parse et se génère nativement.
Qu’est-ce que YAML ?
YAML (YAML Ain’t Markup Language) est un format de sérialisation de données en texte brut, conçu pour être très lisible par l’humain. TechTarget explique que « YAML est un langage de sérialisation de données utilisé comme format d’entrée pour diverses applications logicielles ». Son nom (récursif) insiste sur le fait que ce n’est pas un langage de balisage comme XML. Exemple équivalent en YAML :
nom: T-Shirt
prix: 20.00
tailles:
- S
- M
- L
Avantages : YAML utilise l’indentation pour représenter la structure (pas de crochets ni d’accolades), rendant souvent le fichier plus compact et plus facile à lire qu’un JSON long. Il prend en charge tous les types de données JSON (chaînes, nombres, booléens, listes, objets) mais aussi des types additionnels (par exemple dates, multi-lignes, références). YAML autorise les commentaires via le symbole
#, ce qui est très utile pour les fichiers de configuration. En pratique, de nombreux outils DevOps et frameworks (Ansible, Kubernetes, OpenStack, etc.) utilisent YAML pour leurs fichiers de configuration. AWS note que « YAML est souvent utilisé dans les fichiers Docker et Kubernetes » en raison de sa grande lisibilité et de son support des commentaires.Inconvénients : La syntaxe de YAML, basée sur l’indentation, peut être sensible aux erreurs (espaces oubliés, mauvais niveau de retrait). Il est également parfois plus abstrait (blocs multi-lignes, ancres/références) ce qui peut surprendre les débutants. Bien que YAML soit en général plus lisible, il reste moins « naturel » pour certaines données fortement hiérarchiques que l’XML avec ses balises explicites. Enfin, il faut une bibliothèque dédiée pour parser YAML (même s’il existe dans la plupart des langages).
Cas d’usage : YAML est surtout utilisé pour les fichiers de configuration et l’infrastructure-as-code. Par exemple les manifestes Kubernetes, les playbooks Ansible, les pipelines CI/CD (GitLab CI, GitHub Actions), ou les templates CloudFormation d’AWS utilisent fréquemment le YAML. Son principal atout est la lisibilité : c’est souvent le format préféré quand plusieurs humains doivent éditer ou relire des configs. Comme l’indique AWS, YAML « s’est imposé dans l’automatisation et le DevOps grâce à sa lisibilité et au support des commentaires ».
Qu’est-ce que Markdown ?
Markdown est un langage de balisage léger conçu pour rédiger du contenu texte enrichi de manière très simple. Il ne sert pas à sérialiser des données structurées, mais plutôt à écrire de la documentation ou des articles. Comme le rappelle la documentation IONOS, « Tout comme HTML ou LaTeX, Markdown est un langage de balisage. Contrairement aux deux premiers, Markdown se veut être facile à lire par les personnes. Les balises ne doivent pas être abstraites, mais proches de leur véritable signification ». Exemple d’un document Markdown :
# Titre de niveau 1
Ceci est un paragraphe avec du texte **en gras** et du texte *en italique*.
Voici une liste :
- Élément 1
- Élément 2
```python
# Exemple de bloc de code
print("Bonjour Markdown!")
- **Avantages** : Markdown génère du HTML simple de manière transparente. Son syntaxe (préfixe `#` pour les titres, `*` ou `-` pour les listes, etc.) est très intuitive. Même en version « brute » (sans conversion), un lecteur humain comprend facilement la structure du document. C’est pourquoi il est massivement utilisé pour la rédaction collaborative (blogues, wikis, README de projet, documents de spécification):contentReference[oaicite:25]{index=25}:contentReference[oaicite:26]{index=26}. De nombreux éditeurs et plateformes supportent Markdown (GitHub, forums, générateurs de site statique comme Jekyll):contentReference[oaicite:27]{index=27}.
- **Inconvénients** : Markdown n’est pas un format de données : il ne gère pas les types structurés comme JSON/YAML/XML. Il ne supporte pas non plus les commentaires (sauf via des commentaires HTML cachés). Le spectre des balises (titres, listes, italique, tableaux, etc.) est volontairement limité. Markdown simplifie l’écriture de textes pour le Web, mais n’a pas de système de validation ou de formatage avancé. Il « ne cherche pas à se substituer à HTML », c’est juste un outil complémentaire pour **simplifier la rédaction**:contentReference[oaicite:28]{index=28}.
*Cas d’usage* : Markdown est idéal pour **la documentation technique et les contenus Web**. On l’utilise pour rédiger les fichiers `README.md` des projets, les articles de blog, ou tout document qui sera affiché en HTML. Par exemple, GitHub Flavored Markdown est le standard pour la plupart des plateformes de développement collaboratif. Comme le note IONOS, Markdown rend les documents tout aussi lisibles à l’état brut qu’après conversion, ce qui facilite la relecture des documents simples:contentReference[oaicite:29]{index=29}.Comparaison de la syntaxe
Pour bien comprendre les différences, voici le même contenu (un objet simple) exprimé en XML, JSON et YAML :
<!-- Exemple en XML -->
<utilisateur>
<nom>Dupont</nom>
<age>28</age>
<competences>
<langue>Python</langue>
<langue>JavaScript</langue>
</competences>
</utilisateur>// Exemple en JSON
{
"nom": "Dupont",
"age": 28,
"competences": ["Python", "JavaScript"]
}
# Exemple en YAML
nom: Dupont
age: 28
competences:
- Python
- JavaScript
<!-- Exemple en Markdown -->
# Profil de l'utilisateur
- **Nom** : Dupont
- **Âge** : 28 ans
- **Compétences** : Python, JavaScript
On voit que :
Balises vs symboles : XML utilise des balises
<nom>…</nom>explicites. JSON utilise des accolades{}et des guillemets pour les clés. YAML se passe de symboles de fin (pas de}ou]), en s’appuyant sur l’indentation. Markdown n’a pas de structure de données, c’est du texte formaté (ici, un titre#et des listes-).Lisibilité : JSON et YAML sont généralement jugés plus lus que les balises XML. D’après AWS, la syntaxe de JSON est plus compacte et plus facile à lire/écrire que celle de XML, qui est plus verbeuse. En comparaison, YAML va encore plus loin : sa syntaxe « sans décorations » (indentation naturelle, pas de guillemets inutiles) le rend souvent plus lisible que JSON.
Commentaires : JSON standard ne permet pas de commentaires. XML et YAML autorisent les commentaires (
<!-- ... -->pour XML,#pour YAML). Markdown n’a pas de commentaires dédiés (on pourrait glisser un<!-- ... -->HTML dans Markdown brut).Types et structures : JSON gère les types de base (nombres, booléens, listes, objets). XML, plus verbeux, supporte aussi des types divers (dates, binaires) via schémas, mais n’a pas de type « natif » de plus par rapport à JSON sauf ceux définis par l’application. YAML peut représenter les mêmes données qu’en JSON (et plus), car c’est un sur-ensemble de JSON. Markdown, lui, est du texte libre – les « données » y sont implicites (paragraphes, listes, code) mais pas structurées.
Quand utiliser quel format ?
Voici quelques conseils pratiques selon vos besoins :
JSON – Idéal pour les échanges de données entre applications, surtout dans le contexte Web ou mobile. C’est le format de référence pour les APIs REST, le frontend JavaScript et beaucoup de services en ligne. Choisissez JSON lorsque vous avez besoin d’un format léger et simple, avec un vaste support dans tous les langages (presque toutes les bibliothèques peuvent parser JSON). Attention : pas de commentaires et un typage limité.
YAML – Parfait pour les fichiers de configuration lisibles par l’humain. Par exemple, les manifestes Kubernetes, les playbooks Ansible, les pipelines CI/CD utilisent souvent YAML. Utilisez YAML quand vous voulez combiner facilité de lecture (likewise format) et besoin de commenter votre config. Comme le remarque AWS, YAML est « privilégié pour les besoins de configuration en DevOps, car il est facile à lire et supporte les commentaires ». Note : YAML est un sur-ensemble de JSON, donc tout fichier JSON valide est aussi un YAML valide (sans redondance) – pratique pour la migration.
XML – Adapté aux cas où la structure complexe et la validation stricte sont importantes. Par exemple, si vous travaillez avec de vieux systèmes d’entreprise (ERP, banques, SOAP) ou des documents techniques (DocBook, formats Office comme DOCX/ODT en interne), XML est souvent incontournable. Son écosystème riche (XSLT, schémas XSD, namespaces) est un atout pour les échanges normalisés. À utiliser quand vous avez besoin de namespaces ou de types spécifiques (dates, décimales précises) et d’un support natif dans de nombreux outils d’entreprise.
Markdown – Destiné à la documentation et au contenu web. Quand vous écrivez un article, un README ou tout texte à publier en HTML, Markdown facilite la tâche. Il rend les documents quasiment lisibles en version brute, et il existe des moteurs (CommonMark, GitHub Flavored Markdown) pour le convertir proprement. Ne l’utilisez pas comme format de configuration ou d’échange de données : c’est simplement du texte enrichi.
En résumé, pour échanger des données structurées, on privilégiera JSON pour sa simplicité ou YAML pour sa lisibilité et ses commentaires. Pour décrire de la documentation, on écrira en Markdown. XML reste incontournable pour les flux métiers/formels nécessitant schémas et namespaces. Comme le résume AWS, JSON est le plus simple et populaire pour les échanges légers (APIs, web), tandis qu’XML est meilleur pour les structures complexes et légacy. YAML, quant à lui, fait le pont en étant lisible à la main et riche en fonctionnalités pour la configuration.
Sources et approfondissements : les descriptions et comparaisons ci-dessus s’appuient sur des ressources techniques (documentations AWS, blogs spécialisés) et des exemples de la pratique. Par exemple, AWS compare en détail JSON, XML et YAML, et des spécialistes indiquent que « JSON est plus compact… XML est plus strict… ». Ces références (liées dans le texte) permettent d’en savoir plus sur chaque format.


